Le président dissout le Parlement tunisien, aggravant la crise politique

Le président tunisien a dissous le Parlement mercredi, après que les législateurs ont voté pour bloquer les pouvoirs d’urgence qu’il s’était donnés l’année dernière, essayant de renforcer sa seule emprise sur le gouvernement et courtisant ce qui pourrait être la crise politique la plus grave du pays depuis la révolution de 2011.

En juillet dernier, au milieu de manifestations de masse contre la pauvreté, la corruption et la gestion de la pandémie, le président Kais Saied Parlement suspendua limogé son propre Premier ministre et d’autres fonctionnaires, et s’est accordé des pouvoirs extraordinaires, dans ce que ses détracteurs ont dénoncé comme un coup d’État.

Mais mercredi, les législateurs ont tenu une réunion en ligne, défiant l’avertissement de M. Saied selon lequel la session était illégale, et une majorité a voté contre sa prise de pouvoir, qui, selon eux, violait la Constitution du pays.

Peu de temps après, lors d’une réunion de son Conseil de sécurité nationale, le président a déclaré que le pays faisait face à des temps “inhabituels”.

“Nous vivons aujourd’hui, malheureusement, une tentative de coup d’État, mais elle a échoué”, a-t-il dit, puis annoncé qu’il dissolvait le Parlement “pour protéger le gouvernement, l’institution et le peuple tunisien”. Son bureau a affiché vidéo de sa déclaration sur Facebook.

Son gouvernement a déclaré qu’il enquêterait sur les législateurs qui avaient participé à la session de mercredi.

En 2011, un soulèvement populaire en Tunisie a renversé le dictateur Zine el-Abidine Ben Ali après 23 ans au pouvoir – la première des manifestations dans la région connue sous le nom de Printemps arabe. Mais la Tunisie a été la seule démocratie durable à émerger de ce bouleversement capiteux, et cela a été une expérience troublée et fragile de régime populaire.

M. Saied, un ancien professeur de droit constitutionnel qui était considéré comme étant au-dessus du bourbier de la politique, a été élu dans un glissement de terrain en 2019. Mais il est devenu de plus en plus autocratiquegouvernant par décret, emprisonnant les opposants, suspendant des parties de la Constitution, révoquant le Conseil supérieur de la magistrature et restreignant la liberté de la presse.

Les troubles politiques continuent de secouer le pays, alimentés par des divisions partisanes et une économie en déclin. Le président a promis de faire rédiger une nouvelle Constitution et de la soumettre à un référendum cette année, suivi de l’élection d’un nouveau Parlement.

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