Revue « Comment survivre à une pandémie » : courir pour un coup.

Une décennie après avoir reçu une nomination aux Oscars pour son documentaire «Comment survivre à une peste», sur le travail de la AIDS Coalition to Unleash Power dans les années 1980 et 1990 qui a conduit au développement de traitements antiviraux contre le sida, le réalisateur David France revient avec ce que l’on pourrait – de façon déprimante – appeler une suite : « How to Survive a Pandémie », sur l’effort mondial pour développer et diffuser des vaccins contre le coronavirus.

Contrairement à la perspective rétrospective du film de 2012, “Comment survivre à une pandémie” se déroule in medias res – ce qui, compte tenu de l’immensité de la crise toujours en cours, est à la fois la force et la faiblesse du film. Dans sa première moitié, filmée en 2020, la France suit le journaliste scientifique Jon Cohen alors qu’il interviewe des décideurs politiques et des chercheurs en course pour créer et approuver des vaccins Covid-19.

Cohen dit à ses interlocuteurs qu’il assemble une « capsule temporelle » du moment. Cette opportunité inspire une franchise frappante chez certains: Peter Marks, l’un des régulateurs les plus haut placés de la Food and Drug Administration, admet les pressions auxquelles il était confronté sous une administration Trump désireuse d’une victoire au bon moment.

Le deuxième chapitre, qui retrace la distribution des vaccins dans le monde, a moins de poids d’investigation. Ses événements sont trop récents et non résolus pour acquérir le recul d’une capsule temporelle, et ses images d’hôpitaux et de lieux de crémation trop familiers pour inspirer autre chose que la lassitude.

Ici, le film s’aventure au-delà des États-Unis – en Afrique du Sud, en Inde et en Suisse – pour couvrir l’échec de l’initiative des vaccins des Nations Unies et la réticence des fabricants à publier des brevets. Le message – que la science ne peut réussir sans une politique de solidarité – est important, mais le film se termine sur une note d’incertitude qui semble défaitiste plutôt qu’urgente.

Comment survivre à une pandémie
Non classé. Durée : 1h46. À regarder sur les plateformes HBO.

Enregistrer un commentaire

0 Commentaires