Critique de « The Rose Maker » : des fleurs volées pour une dame bleue

Les premières fleurs à orner le générique d’ouverture de cette douce comédie française sont des roses blanches en pleine floraison. Leurs pétales sont sans tache, et leur teinte laiteuse semble lumineuse, rappelant que ce qui paraît blanc est le reflet de toutes les couleurs. Les horticulteurs savent qu’il n’est pas facile de faire pousser une rose parfaite, et ce principe deviendra la pierre angulaire de l’intrigue dans “The Rose Maker”. Le film indique son engagement cinématographique avec la perfection de ces premières roses – leur dynamisme presque choquant complété par un air jovial de Dean Martin. Il est facile pour les personnages de dire qu’ils cultivent une telle fleur, et une autre réalisation entièrement pour les cinéastes d’en trouver une à afficher à l’écran.

Narrativement, ces fleurs sans pareille appartiennent à Eve (Catherine Frot), une rosiériste qui a hérité de la prestigieuse ferme de sa famille. Pourtant, malgré les soins d’Eve, les fermes industrielles vendent plus de roses et gagnent plus de prix, tandis qu’Eve lutte pour maintenir sa petite entreprise à flot. Eve est sujette au pessimisme, mais sa fidèle secrétaire, Véra (Olivia Côte), engage trois paires de bras pour revitaliser la ferme. Au début, Eve proteste, mais bientôt elle se lie avec ses employés amateurs, voire mécréants, les enrôlant d’abord dans un braquage pour capturer une rose rare, puis dans les efforts délicats pour faire pousser des champs issus de cette fleur volée.

Le réalisateur Pierre Pinaud ne force pas les jinks pour les rires du ventre, ni ne pousse les larmes quand il s’agit de forger les liens inter-classes entre ses personnages. C’est un film détendu, qui permet au public de s’asseoir et, sinon de sentir les roses, du moins de les apprécier. Tout comme elles le sont pour Eve, les fleurs sont la raison d’être de ce film – un rappel qu’entrevoir la beauté est une raison suffisante.

Le faiseur de roses
Non classé. En français, avec sous-titres. Durée : 1h35. Dans les théâtres.

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