La politique étrangère polonaise, préoccupée jusqu’à la guerre en Ukraine par des efforts pour former un bloc de populistes européens conservateurs et souvent pro-Kremlin partageant son hostilité à Bruxelles, travaille maintenant à cimenter un nouveau bloc de pays européens faisant pression pour des sanctions plus sévères contre la Russie, y compris les États baltes et la République tchèque.
Lors d’une réunion des ministres européens des Affaires étrangères cette semaine à Bruxelles, la Pologne s’est jointe à la Lituanie et à d’autres pays de la frange orientale de l’Europe qui ont une longue et douloureuse expérience de l’agression russe en faisant pression pour une interdiction des importations de pétrole en provenance de Russie. L’effort a échoué face à une forte opposition de l’Allemagne, des Pays-Bas et d’autres, mais il a placé Varsovie au centre d’un bloc émergent de nations déterminées à punir M. Poutine pour avoir envahi l’Ukraine.
Cela a également rompu le partenariat étroit de la Pologne avec la Hongrie, qui s’oppose à de nouvelles sanctions et dont le Premier ministre fièrement illibéral, Viktor Orban, partage le point de vue du parti au pouvoir polonais sur Bruxelles mais a une longue histoire de rapprochement avec le Kremlin.
Sophie Pornschlegel, analyste politique senior au European Policy Center, basé à Bruxelles, a déclaré que le gouvernement polonais utilisait la crise à son profit. Bien que la Pologne n’apporte aucun changement réel aux politiques qui la placent sur une trajectoire de collision avec Bruxelles, a-t-elle déclaré, la Commission européenne, le bras exécutif du bloc, sera probablement “plutôt indulgente en raison de la position de la Pologne qui accueille tant de réfugiés”.
Le changement de la Pologne, et en particulier son accueil des réfugiés, a été chaleureusement accueilli par de nombreux membres de l’Union européenne.
Début mars, M. Michel, le président du Conseil européen, un organe puissant qui décide en dernier ressort de la direction du bloc mais qui a souvent eu du mal à trouver l’unité à cause de la Pologne et de la Hongrie, s’est rendu à Rzeszow, une ville polonaise proche de la frontière avec l’Ukraine, avec le Premier ministre polonais.
“Je voudrais vous féliciter, cher Premier ministre Mateusz, votre équipe et le peuple polonais”, s’est exclamé M. Michel.
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